La traditionalisation judiciaire de la rationalité pénale moderne : un obstacle ontologique à l’évolution identitaire du système de droit criminel
Ce texte s’inscrit dans une phénoménologie de la détermination de la peine pour explorer l’émergence d’obstacles ontologiques à l’évolution du droit criminel moderne. La thèse s’articule autour des contributions de Max Weber sur les différents modes d’orientation susceptibles de guider l’activité sociale et distingue ainsi l’être du juge qui, dans sa prise de décision à l’égard des peines, est encore guidé rationnellement en finalités ou en valeurs, de l’être du juge qui se laisse plutôt porter par la routine et l’habitude. S’il parle encore d’objectifs (par exemple de dissuasion) ou s’il paraît encore adhérer avec conviction à des valeurs de justice (par exemple, celles de la rétribution ou de la dénonciation), c’est parce que le système et la procédure l’exigent, car l’acteur, lui, n’y croit plus. Apparaît dans ce contexte un nouveau type d’obstacle à l’évolution du droit criminel moderne, un obstacle d’ordre plus ontologique que cognitif et qui met en cause une manière d’être avant de concerner une manière de penser et une manière de faire.
- ÉVOLUTION PÉNALE
- DÉTERMINATION DE LA PEINE
- ORIENTATION TRADITIONNELLE
- THÉORIE DES SYSTÈMES