Violence, insécurité et fragilisation du lien civil à Caracas. Sur l’utilité sociologique des précautions cicouréliennes
Le dialogue instauré avec Aaron Cicourel lors de
la préparation de la recherche sur laquelle s’appuie cet
article a marqué le rapport de son auteur à l’ethnographie
urbaine et au suivi des interactions. L’étude des violences
liées à l’usage des espaces publics à Caracas et à la fragilité du lien civil a servi à esquisser une écologie de l’ordre
public. Attentive à la perception des troubles et aux interdépendances environnementales, cette écologie s’intéresse
également aux grammaires de l’action et aux arrière-plans cognitifs participant à la résolution quotidienne des
problèmes. Garder un œil rivé sur l’emboîtement problématique micro-macro dans des contextes imbibés d’implicites est une précaution utile lorsque l’on enquête sur des
activités réputées dangereuses. Suivre la trame sensible
et les hyperboles interprétatives fait apparaître la versatilité sémantique du prisme de l’insécurité. Comment peuvent
être décelés sociologiquement différents troubles pour les
mêmes violences quand le cadre de pertinence n’assurera pas d’expertise juridique, ni de suivi judiciaire ? La juste
mesure du social à Caracas, dans ses épreuves civiles et
urbaines, est ainsi mise en perspective.
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