Les ruses de la transgression juvénile. Défier les adultes : style de déviance et engagement existentiel

Par Kamel Boukir
Français

À hauteur d’adolescents, la transgression peut être un moment d’exaltation. En se socialisant au pluralisme normatif qui fait la ville, passant d’une institution de délégation éducative à l’autre (famille, école, maison de la jeunesse et de la culture, centres de loisirs, clubs de sport, etc.), les jeunes font l’épreuve de la continuité écologique du régime asymétrique de déférence vis-à-vis de l’autorité des adultes. Au miroir de ce devoir d’obéissance, la transgression juvénile acquiert un pouvoir interactionnel de redéfinition du sens et de la vocation de la salle de classe : non le travail mais l’amusement. Défier les adultes se comprend alors comme un style de déviance d’une part, exaltant la volte-face, l’aventure et l’audace, et comme un engagement existentiel, l’école devenant l’espace moral d’une dramaturgie de soi où consacrer son rang dans la hiérarchie juvénile.

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  • Aaron Cicourel
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