De la green criminology à l’analyse de la gestion différentielle des illégalismes

Par Grégory Salle
Français

Le courant de recherche anglophone couramment désigné sous le vocable générique de « green criminology », voué à l’étude de la criminalité environnementale sous tous ses aspects, est aujourd’hui bien établi. Cette situation offre un vif contraste avec l’état de la littérature en langue française, en dépit de l’existence de contributions juridiques relatives au droit pénal de l’environnement. Cet article montre que ce contraste bibliographique est plus étonnant qu’il n’y paraît, dans la mesure où certaines des contributions pionnières furent publiées en français au tournant des années 1980. Il restitue ensuite les conditions intellectuelles d’émergence de la green criminology, ainsi que le triple constat qui cimente ce courant malgré sa relative diversité : les crimes contre l’environnement sont répandus ; leurs conséquences sont graves ; pourtant ils sont très peu punis. Présentant certains des débats qui animent ce courant, cette contribution insiste sur les désaccords relatifs à l’acception pertinente de la notion même de crime. Présenter et discuter l’apport de la green criminology permet in fine d’argumenter en faveur d’une intégration de l’étude de la criminalité environnementale dans la visée plus large d’une analyse de ce que Michel Foucault proposait de nommer la gestion différentielle des illégalismes.

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