Le sexting secondaire chez les adolescent·e·s. Origine et enjeux d’une source de cyberintimidation

Dossier - L’humiliation sur Internet : acteurs, méthodes d’enquête et prévention
Par Marion Desfachelles, Francis Fortin
Français

 La pratique du sexting, contraction des mots « sex » et « texting », consiste à envoyer et échanger des contenus suggestifs ou sexuels. On parle de sexting secondaire lorsque le matériel est produit sans le consentement de la personne qui y figure et/ou rendu public et redistribué largement, donnant alors lieu à de la cyberintimidation. Bien que de nombreuses études se soient penchées sur cette pratique du sexting dit secondaire, celles-ci se sont souvent limitées à décrire ce phénomène sans tenter d’en distinguer les composantes. Le présent article a pour objectif de comprendre l’origine du phénomène du sexting et ses dérives ainsi que les enjeux de la réponse judiciaire qui y est associée. L’analyse de la littérature afférente a en effet permis de mettre en lumière trois éléments centraux de cette pratique : l’environnement virtuel et ses caractéristiques ; les caractéristiques des auteurs de sexting secondaire, des jeunes dont la maturité inachevée ne leur permet pas de saisir les conséquences de leur geste ; celles des victimes qui sexualisent leurs échanges et accordent une grande confiance tant à leur interlocuteur qu’aux outils utilisés pour envoyer du matériel. La réunion de ces trois éléments constitue ce que nous appelons une combinaison délétère, que l’appareil judiciaire a tenté de contrôler en utilisant une gamme de mesures allant de la décriminalisation à l’arrestation des victimes et des suspects.

  • Sexting
  • Cyberintimidation
  • Sexualité
  • Adolescence
  • Médias sociaux
Voir l'article sur Cairn.info