« C’est d’abord la réconciliation avec soi »

Dossier – Génocide et réconciliation au Rwanda : 20 ans après
Pour une sociologie des pratiques locales de réconciliation au Rwanda
Par Jana Schildt
Français

Cet article est consacré à la question de la réconciliation au Rwanda. Il apporte un éclairage nouveau sur ce phénomène en proposant un changement de perspective pour son étude. Il tente de découvrir le sens de la réconciliation « par le bas » en s’intéressant aux acteurs individuels qui s’engagent pour ce qu’ils considèrent comme la réconciliation au Rwanda. Dans un premier temps, l’article se penche sur la littérature qui, en raison d’une forte polarisation entre auteurs, entérine souvent des conceptions plus au moins réductrices des logiques sociales au Rwanda et tend à décrire la réconciliation comme une simple imposition par le haut, laissant l’action des acteurs locaux dans l’ombre. Dans ce sens, la réconciliation au Rwanda est décrite comme une boîte noire qui peut être ouverte en l’analysant à travers la perspective d’acteurs individuels. De plus, il est important de tenir compte de la dimension extraterritoriale de la réconciliation, façonnée par les mouvements de populations cycliques de l’exil et du retour au Rwanda. Dans un second temps, l’article prend pour objet ces acteurs locaux ainsi que, à travers leurs biographies « extraverties », le sens qu’ils donnent à leur engagement pour la réconciliation à partir de données empiriques. Cette perspective micro indique que, même s’ils conçoivent la réconciliation comme un engagement pour transformer les relations sociales, ils lui confèrent avant tout un sens réflexif. À travers des formes variées d’engagement, ils mettent l’accent sur la nécessité de se réconcilier avec soi-même.

Voir l'article sur Cairn.info