La matérialité de la surveillance électronique

Par Olivier Razac
Français

La surveillance électronique est souvent pensée en termes de dématérialisation, de virtualisation de l’enfermement. Mais cette approche laisse en suspens le problème de savoir ce qu’est une contrainte physique immatérielle. À l’inverse, et paradoxalement, le placement sous surveillance électronique est volontiers décrit selon un registre matériel et carcéral : comme « couvre-feu » ou « prison à domicile ». Mais cela recouvre la spécificité du fonctionnement d’une surveillance à distance. Il s’agit donc de partir de l’expérience des « placés » pour réussir à saisir le système complexe qui produit effectivement cette contrainte. Or, la surveillance électronique, même largement « virtualisée », s’appuie toujours sur la chair, sur le corps, sur l’environnement. Par-là même, elle réactive d’une manière spécifique, plus qu’elle ne dépasse, le vieux paradigme carcéral.

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