La « technomie » et le citoyen biochimique

Par Michael McGuire
Français

L’apparition du profilage ADN comme outil au service de la justice pénale constitue une étape nouvelle dans l’usage du corps au titre de ressource à des fins de régulation sociale. Le rôle traditionnel du corps pénal – objet visible de distribution de souffrances – a progressivement été dilué dans des projets de régulation plus subtils et invisibles, centrés sur sa structure biochimique. La transformation a été si subtile que l’on peut avancer qu’un nouveau type de sujet de justice est né : le citoyen biochimique. Dans cet article, je suggère que la citoyenneté biologique doit être considérée comme le résultat d’un déplacement régulatoire plus complexe, dans lequel les technologies biochimiques ne constituent qu’un élément d’une matrice plus étendue de la régulation technologique. Dans ce nouvel ordre technologique que je nomme « technomie », les fonctions de la justice pénale traditionnelle et les institutions qui la portent se doivent d’être réarticulées selon des modalités dont nous commençons seulement à nous rendre compte.

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