Le développement des quartiers sécurisés et la peur de la délinquance : le cas de Budapest
Depuis que dans le monde entier des millions de personnes vivent dans des zones résidentielles gardées, avec un accès restreint au public, le développement de ces quartierssécurisés ne peut plus être attribué uniquement à des événements accidentels ou déviants.Inspiré par une discussion théorique au sujet de la nouvelle ségrégation, cet article tentede découvrir les forces qui impulsent le développement des enclaves fermées de Budapest,ville dans laquelle, entre 2002 et 2007, soixantedix parcs résidentiels ont été construits,totalisant presque 14 000 logements. L’article montre que malgré les grandes différences entre riches et pauvres et la vaste implantation d’espaces défendables et défendus, lamontée des quartiers sécurisés est principalement due à la fuite des quartiers délabréspar la classe moyenne supérieure et à sa volonté de montrer ostensiblement son prestige,plutôt qu’à la peur de la délinquance. Les quartiers sécurisés à Budapest sont donc devenus une manifestation de la révolte de la classe moyenne supérieure contre le gouvernement local, incapable de lui procurer des biens publics tels qu’un environnement vert, sûret prestigieux.
Mots-clés
- Budapest
- prévention de la délinquance
- quartiers sécurisés
- nouvelle ségrégation