L'expérience du ghetto.

Stomy, Roger, Abou et leur clan : rebelles et débrouillards
Par Manuel Boucher
Français

Dans un contexte pusillanime à l’égard de la jeunesse populaire renforcé depuis les émeutes urbaines de l’automne 2005, nous avons souhaité dépasser les polémiques idéologiques (sécuritaires/anti-sécuritaires) sur les phénomènes d’insécurité et leur traitement en mettant en œuvre un programme de recherche permettant de définir et comprendre l’expérience sociale des habitants des cités d’habitat social qui font peur, notamment des jeunes qui assument une « figure d’agresseur » et entretiennent des interactions frictionnelles avec les acteurs institués et émergents d’encadrement des classes populaires. Ce texte expose ainsi des données extraites d’une recherche portant sur les rapports paroxystiques entre des acteurs publics et para-publics de la régulation sociale et des jeunes incarnant des « figures de désordre » dans les quartiers populaires. Plus précisément, cet article décrit d’une part, les nouvelles épreuves de domination sur des jeunes d’une cité (la Cité des enfants perdus) en voie de ghettoïsation (importante précarisation des habitants, territoire fortement ethnicisé faisant l’objet d’une politique socio-urbaine minée par des conflits politico-institutionnels, forte visibilité d’une jeunesse désœuvrée et stigmatisée, etc.) et d’autre part, les réactions et stratégies développées par ces jeunes pour sortir d’un processus de « réification réciproque ».

MOTS - CLÉS

  • GHETTO URBAIN
  • JEUNESSE POPULAIRE
  • POLICE
  • RÉGULATION
  • CONTRÔLE SOCIAL
  • STIGMATISATION
  • RÉIFICATION
  • COPRODUCTION DE LA VIOLENCE
  • SUJET
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