La scène italienne des drogues illicites : modes de consommation et politiques

Par Amedeo Cottino, Franco Prina
Français

En Italie, la consommation de drogues illicites est devenue une affaire publique à partir de la fin de années 1960. Après une longue période dominée par la centralité, dans les débats et les politiques, de l’héroïne, à partir des années 1990 la situation se diversifie et quatre catégories de consommateurs sont désormais présents sur la scène: les consommateurs d’héroïne (hommes adultes essentiellement), d’ecstasy (jeunes des deux sexes), de cocaïne (jeunes adultes socialement intégrés), de cannabis (population très différenciée). Sur le plan législatif et des politiques, ces quatre décennies présentent un mouvement de balancier entre des orientations fondées sur une prévention et une prise en charge par les politiques socio-sani-taires et une position qui affirme la centralité de la sanction comme instrument d’éradication. Les débats publiques ont vu de nombreuses confrontations entre scientifiques et experts du traitement, d’une part, et représentants du système politique de l’autre. Les orientations des lois de 1990 et 2005 ont clairement indiqué que, en dépit des positions soutenues par les experts, les intérêts du système politique étaient d’utiliser l’argument drogues pour construire un consensus facile sur des positions prohibitionnistes. Ces stratégies ont été dominantes. De plus, l’expérience du gouvernement de centre gauche (2006-2008) n’a pu réaliser l’intention déclarée de mettre enœuvre une politique plus adéquate à la complexité de la question.

MOTS-CLÉS

  • DROGUES ILLICITES
  • MODÈLES DE CONSOMMATION
  • POLITIQUES PÉNALES ET SOCIALES
  • SERVICES SOCIAUX ET SANITAIRES
  • PRÉVENTION
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