Centré sur les hommes plutôt que sur les doctrines, cet article entend réexaminer l’idée selon laquelle la pacification du maintien de l’ordre serait corrélée à la naissance de la gendarmerie mobile (1927) et à la spécialisation d’une force de répression. Malgré de nombreuxépisodes tragiques, on peut, en effet, repérer une lente diminution de la violence répressive depuis les années 1830. Partiellement liée à la professionnalisation de la gendarmerie départementale, cette mutation s’explique surtout par le développement d’une culture professionnelle moins distinctive et moins belliqueuse qui imprègne durablement la gendarmerie mobile et qui la prémunit d’une professionnalisation déshumanisée.