L'éthique policière est-elle soluble dans l'eau des contingences de l'intervention ?

Les recrues québécoises, trois ans après la fin de la formation initiale
Par Alain Marc, Martin Grégoire
Français

Un pan important de la recherche sur la police s’est arrêté à l’étude des diverses réalités culturelles formelles et informelles typiques du milieu policier, de même, en filigrane, qu’aux divers processus qui se déroulent lorsqu’un individu intègre la fonction (Monjardet, Gorgeon, 1992,1993,1996 et 1999;Chan, 2003; Fielding, 1988; Van Maanen, 1977,1974, 1973; McNamara, 1967). Un autre pan très important de la recherche sur la police s’est, d’un autre coté, penché sur les délicates questions entourant l’éthique du métier (Klockars et al., 2004; Kappeler et al., 1998). C’est l’idée de nous consacrer à l’effort de joindre ces deux contextes en un seul regard qui a constitué la principale inspiration pour cet article. Nous y analysons les trajectoires d’insertion professionnelle d’un échantillon de 316 recrues maintenant parvenues au seuil de leur quatrième année comme policier et ce, par le biais de l’administration, pour la troisième fois en autant d’années, d’un questionnaire en grande partie inspiré par celui qu’ont utilisé, en France, Monjardet et Gorgeon. Les développements qui sont documentés ici montrent comment un certain nombre d’attitudes de déception et de désillusion marquent les premiers pas des recrues policières dans leur carrière. Nous proposons qu’en l’absence de considération de la part des autorités pour ces phénomènes qui prennent racine dès l’embauche, on court le risque de voir se développer et s’accroître une fracture entre les recrues et le public, d’une part, et entre les recrues et la hiérarchie de leur propre organisation, d’autre part.

MOTS CLÉS

  • POLICE
  • CARRIÈRE
  • REPRÉSENTATIONS SOCIALES
  • SOCIALISATION PROFESSIONNELLE
  • ÉTHIQUE POLICIÈRE
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