De l'analyse économique du crime aux nouvelles criminologies anglo-saxonnes ?

Les origines théoriques des politiques pénales contemporaines
Par François Bonnet
Français

Le pénal-welfarisme – le paradigme pénal qui voulait que la délinquance soit produite par des causes sociales et que le délinquant est susceptible de réinsertion normale dans la société – est aujourd’hui discrédité au profit de l’incarcération de masse aux États-Unis et du développement des technologies de surveillance et de l’industrie de la sécurité partout dans le monde. L’article pose la question de l’origine des nouvelles criminologies qui inspirent (ou justifient) les politiques pénales contemporaines et s’intéresse à l’analyse économique néoclassique du crime, qui est caractérisée par l’identification du crime à une nuisance objective et une conception du criminel comme acteur rationnel. Aujourd’hui, les criminologies influentes dans le monde anglo-saxon sont, selon David Garland, de deux ordres: les criminologies conservatrices qui préconisent un durcissement de la répression pénale afin de dissuader les criminels, et les «criminologies de la vie quotidienne»qui se focalisent sur les agencements du quotidien qui minimisent la probabilité de l’occurrence criminelle. Bien qu’elles partagent avec l’analyse néoclassique une conception en terme d’acteur rationnel, on ne peut pas les déduire de celle-ci de façon linéaire. L’article montre néanmoins l’importance du rôle des idées dans la genèse des politiques pénales.

MOTS - CLÉS

  • THÉORIES CRIMINOLOGIQUES
  • POLITIQUE PÉNALE
  • ÉCONOMIE
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