S’il est reconnu que l’installation d’un principe d’investigation, de surveillance et de contrôle au cœur-même de l’État a un caractère problématique, c’est en raison de sa constitution comme problème politique. Or, ce processus peut être assez précisément daté: il est un fait des années 1970, lorsqu’on assiste à une authentique politisation de cet ensemble de phénomènes que l’on qualifiait alors de « contrôle social». L’article propose une analyse exploratoire de ce processus à travers la question de la protection des données. La comparaison entre la France et l’Allemagne permet de montrer que si dans ces deux pays, à l’image de toutes les démocraties libérales, un processus similaire apparaît rétrospectivement avoir conduit à des résultats similaires, il n’en reste pas moins que le chemin parcouru s’avère dans chaque cas correspondre à une épreuve singulière.