Le présent essai s’intéresse aux dérives violentes que connaissent certains groupes religieux sectaires. À la lumière d’une grille d’analyse psychanalytique, et à l’aide d’illustrations de cas réels, des phénomènes complexes de groupe, notamment un processus groupal d’idéalisation, seront décrits en ce qu’ils semblent contribuer à mener certaines sectes religieuses, à terme, à choisir la violence devant l’impasse groupale et sociale créée et entretenue par ces phénomènes d’idéalisation. Plusieurs phénomènes psychologiques, dont le clivage, la projection et l’idéalisation seront analysés et illustrés par rapport aux dynamiques groupales particulières menant au recours à la violence. La recherche de l’absolu, le refus de la temporalité ainsi que le combat perpétuel contre les contingences des réalités humaine et sociale qui caractérisent nombre de groupes sectaires religieux qui ont recours à la violence apparaissent ainsi davantage comme résultant de processus groupaux puissants que comme le point de départ des dérives observées.