Les représentations sociales de la justice pénale : une trilogie

Par Noëlle Languin, Éric D. Widmer, Jean Kellerhals, Christian-Nils Robert
Français

Cet article vise à rendre compte des conceptions de la sanction pénale dans les mentalités contemporaines. Basée sur un échantillon représentatif de la population adulte de la Suisse francophone (N = 1881), la recherche empirique a permis de dégager trois « philosophies» distinctes. Le « prospectivisme» justifie principalement la sanction pénale par la réinsertion de l’individu dans la société. Les réponses aux infractions sont modérées et tournées vers l’amendement par le soin. Le « contractualisme» met en avant la responsabilité du délinquant qui doit payer pour ce qu’il a fait. La finalité de la peine est dominée par l’idée de restitution: la sanction doit être modulée par l’intention de l’auteur et la gravité objective des dégâts. L’« ostracisme» enfin repose sur une image catégorielle du délinquant. Il est d’abord l’autre – l’étranger, le marginal, le drogué,...– et la justice consiste à l’exclure. La sévérité de la sanction est forte, modulée par les appartenances, sans exclure l’utilisation de sanctions infamantes ou honteuses.

MOTS - CLÉS

  • JUSTICE
  • SANCTION PÉNALE
  • REPRÉSENTATIONS SOCIALES
  • PUNITIVITÉ
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