Prison, désaffiliation, stigmates
Cet article présente un aspect particulier des résultats d’une étude, dont l’objet a consisté à analyser, décrire et comprendre les expériences carcérales des détenus en maisons d’arrêt en France. Au delà de la description de « l’engrenage carcéral de l’inutile au monde contemporain», l’analyse doit permettre d’ouvrir une réflexion théorique: le déplacement d’une sociologie de la prison vers une sociologie de l’expérience carcérale permettra une appréhension sociologique originale de l’institution totale, comme « support stigmatisant» singulier. Dans ce cadre, l’analyse ciblera la manière dont l’enfermement et le passage en prison mettent à mal les diverses dimensions qui fondent le sentiment de l’acteur reclus d’être un individu à part entière. Ce faisant, la démarche ne se contentera pas de décrire l’échec de la maison d’arrêt à assurer sa mission de réinsertion. Elle devrait permettre, également, à sa mesure, d’explorer une nouvelle face du caractère pathogène et mortifère de la prison qui, de fait, redouble l’incapacité du« mauvais pauvre» à prendre en main son existence.
MOTS - CLÉS
- PRISON
- MAISON D’ARRÊT
- INSTITUTION TOTALE
- DÉLINQUANCE
- DÉSAFFILIATION
- STIGMATE
- TEMPS CARCÉRAL
- EXPÉRIENCE