Les automutilations et les grèves de la faim en prison

Par Nicolas Bourgoin
Français

Les automutilations et les grèves de la faim sont des moyens fréquemment utilisés par les détenus pour tenter d’infléchir le cours des événements les concernant, particulièrement chez ceux n’ayant pas fait l’objet d’un jugement définitif. Ces deux types d’atteintes sur soi diffèrent à la fois par les caractéristiques sociales et pénales des détenus concernés et leurs motivations:la grève de la faim est le fait de détenus plus âgés que la moyenne, relativement bien intégrés sur les plans familial et professionnel mais inculpés pour des infractions souvent graves et dont les motifs de revendication sont en lien direct avec la situation pénale (motifs judiciaires). Inversement, les automutilations qui semblent constituer davantage des passages à l’acte ou des conduites irréfléchies sont souvent perpétrées par des détenus eux-mêmes instables, sans responsabilités familiales et de niveau social inférieur à celui de la moyenne des détenus. Ils sont généralement inculpés pour des infractions ne donnant pas lieu à de lourdes peines et leur motif de contestation porte davantage sur des questions familiales ou personnelles, ou concerne les conditions de détention plutôt que le principe même de l’incarcération. Enfin, ces conduites sont plus fréquentes pendant les moments creux de la vie institutionnelle (soirée, week-end, jours fériés).

MOTS - CLÉS

  • AUTOMUTILATION
  • GRÈVE DE LA FAIM
  • SUICIDE
  • PRISON
  • REVENDICATION
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